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Très souvent mal comprise, jugée à tort comme une méthode de management à la cool, l'agilité requière au contraire une posture qui n'est pas toujours agréable à tenir dans l'entreprise, car elle est fondée sur une vision de la cohésion d'équipe qui peut flouter les frontières auxquelles nous sommes habituées dans l’entreprise : hiérarchie horizontale, tutoiement, sincérité parfois brute de décoffrage des feedbacks, etc. l'agilité peut en décontenancer plus d'un !
Essayons de comprendre rapidement ce que signifie cette philosophie de travail.
« Neuf femmes ne font pas un enfant en un mois. » Frederick Brooks
Dans la théorie, un projet s’articule dans la gestion des 4P :
L'agilité ne modifie pas fondamentalement ces notions, mais intervient dans le cycle de production pour le rendre beaucoup plus dynamique. En effet, un projet a tendance à être une activité très rigide dans laquelle les rôles et les responsabilités sont très stricts et la livraison du produit très linéaire. C'est ce que l'on appelle le cycle en V.
Cette approche n'est pas favorable au designer, car elle rigidifie beaucoup la conception en la contraignant dans un cadre restreint. La créativité et l’adaptabilité de l'équipe sont faibles, l'innovation est tributaire des postulats énoncés en début de cycle. Ceux-ci peuvent être longs (parfois plusieurs années) et sont très vulnérables au risque que les spécifications initiales soient incomplètes, fausses, ou irréalisables.
C'est pourquoi les ingénieurs ont développé des méthodes « agiles » qui permettent aux cycles de conception d'être beaucoup plus rapides (par exemple, deux semaines ou le Sprint) et de maximiser les zones d'échanges entre toutes les parties prenantes.
Avec un cycle en V, le client est censé recevoir ce qu'il a commandé alors qu'avec des méthodes « agiles », le client devient co-développeur et intervient donc au niveau du projet tandis que l'utilisateur final est impliqué par le biais de méthode de recherche utilisateur et des phases de tests.